Les tags et graffitis, à Montréal et comme partout dans le monde, fleurissent sur toute surface plane, ou suffisamment plane pour que la peinture adhère, dans des endroits où ils seront visibles. Les ouvrages d'art citadins, rampes d'accès, ponts, murs de soutènement, façades d'immeubles, pans de mur, panneaux, ou tout ce qui offre une surface peignable, comme par exemple des poubelles, des containers en sont généralement couverts.
Un seul critère : être visible, car il s'agit autant d'affirmer une identité que promouvoir la vision du monde des auteurs de ces graffitis.
Les tagueurs le disent : ils aiment peindre sur ce qui roule car ainsi leur oeuvre sera vue par plus de monde, lui donnant un air d'ubiquitaire. Ici, sur un véhicule, c'est plus inhabituel. Il s'agit d'une volonté de décoration faite par le propriétaire du véhicule. Est-il lui même tagueur ou amoureux de cet art?
L'oeuvre représente un tagueur en train de peindre un tag, c'est à dire une signature: TARP (?). Ce graffiti a probablement été réalisée par deux artistes, qui ont signé de leur nom, en bas, à droite et à gauche.
Plus habituellement ce sont les wagons qui sont tagués, avec plus ou moins de bonheur, c'est à dire d'esthétique. Mais rappelons que le but premier du tagueur n'est pas nécessairement la recherche de l'esthétisme. Ici, il s'agit d'une locomotive. La photo a été prise en juin 2006 à Jasper dans les Rocky Moutains, les Montagnes rocheuses de l'Ouest canadien. Mais nous avons revu cette locomotive à Montréal au cours d'un séjour ultérieur au Québec.
Ainsi donc, le graffeur peut être très satisfait: son oeuvre a beaucoup voyagé.
Ou à même le sol, cet art ayant tendance à s'horizontaliser. Remarquer l'habillage très original de cette plaque d'égout.